VILLE DE RONCQ
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12 Août 2024
80 ans de la Libération : derniers Allemands, dernier bruit de bottes
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80 ans de la Libération : derniers Allemands, dernier bruit de bottes

Ils sont encore nombreux à se souvenir de ces retardataires allemands qui ont traversé la ville à pied, peu avant l'arrivée des Anglais. Ultime frisson devant un envahisseur en déroute… C'est l'une des images fortes de la Libération de Roncq.

Les étendards, jusqu'alors remisés dans les caves et greniers, sont prêts à être brandis bien haut. La ville de Roncq est déserte. Les Allemands viennent de décamper, contraints à la retraite. « Comme d'autres, mon père savait par Radio Londres et les on-dit que les Anglais arrivaient », se remémore Marc Duprez (notre photo), 4 ans et demi à l'époque, un habitant du Blanc-Four. « Des drapeaux ont commencé à apparaître sur les façades », abonde le voisin d'alors, Michel Deleplace, âgé de 7 ans à la Libération.

Les Roncquois guettent, le nez collé au carreau. La population retient son souffle… L'attente est longue. Les quelques jours les plus longs de leur vie.

Au loin dans ce no man's land, des claquements de sabots, mêlés au bruit de bottes, finissent par se faire entendre... Serait-ce enfin l'épilogue de ces quatre ans d'occupation ? Tous le pensent.

« Mon père a vu une troupe arriver. Pensant que c'étaient les Anglais, il a agité son drapeau depuis le balcon de la maison… Puis s'est ravisé : encore des Allemands, souffle Marc Duprez. Il nous a aussitôt ordonné d'aller au fond de la chambre ! Je me souviens très bien de la peur que j'ai ressentie. Si j'avais pu rentrer dans le mur de la chambre, je l'aurais fait. » En contrebas dans la rue de Lille, passent d'un pas lourd une vingtaine de soldats, entourant des charrettes tractées par des chevaux. « Mon père regardait du coin de la fenêtre. Il nous a appelés une fois qu'ils se sont éloignés : "Venez voir, ce sont les derniers Allemands". »

Même déconvenue à quelques centaines de mètres de là : « On a rentré notre drapeau en catastrophe, se souvient encore Michel Deleplace. On a fermé la persienne et on est montés. Il y avait trois ou quatre chariots. On se demandait s'ils venaient du Fort de Bondues. Ils étaient impressionnants… déterminés. Ils auraient sûrement tiré si un rideau avait bougé. »

Délivrance

« Les Britanniques n'ont pas tardé après ça. Un long convoi de véhicules (de plusieurs kilomètres) s'est immobilisé dans la rue de Lille », reconstitue Marc Duprez. Les Anglais sont là, rouvrez les persiennes !

Les Roncquois sortent enfin de chez eux, les façades se pavoisent de nouveau.« Ces soldats sont restés peut-être 48 heures. Ils étaient bloqués car le pont de Menin avait été détruit. » Juste le temps de prendre quelques clichés avec ces sauveurs tant attendus, de les charger de fruits des vergers (seule richesse des habitants)… et de leur baragouiner des remerciements du fond des tripes.

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